Le Commandant militaire de la présidence de la République a fait état mercredi devant les députés de l’existence d’une discussion en avril entre Alexandre Benalla et le directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC) Alain Gibelin, en vue d’organiser sa venue aux opérations du 1er-Mai. Auditionné par la commission des Lois, le général Éric Bio-Farina a contredit la version d’Alain Gibelin, qui a déclaré lundi soir que le collaborateur d’Emmanuel Macron n’avait reçu aucune autorisation de la préfecture. Alain Gibelin avait mentionné qu’Alexandre Benalla s’était enquis en des termes vagues, sans “flécher” le 1er-Mai, de la possibilité d’être associé à une opération de maintien de l’ordre au cours d’une réunion de travail quinze jours avant le 1er-Mai. Il a déclaré mardi s’être trompé lors de son audition quant à la participation du collaborateur à des réunions pendant sa suspension du 4 au 19 mai. Mercredi, le général Bio-Farina a décrit plus précisément un déjeuner de travail à trois, entre Alain Gibelin, Alexandre Benalla et lui-même, le 25 avril. “L’objet de ce déjeuner de travail était de reconsidérer les conditions d’emploi et de travail des fonctionnaires de police de la compagnie de garde de l’Elysée qui dépendent (…) de la DOPC”, a-t-il expliqué. “Nous menions une réflexion, Alain Gibelin et moi-même, pour améliorer l’intégration de ces policiers au sein de la présidence de la République.” “Au cours de ce déjeuner, il y a eu un aparté entre Alain Gibelin et Alexandre Benalla qui avait trait à la manifestation qui devait venir, nous sommes le 25 avril (…) c’est celle du 1er-Mai”, a-t-il dit. “Au cours de cette discussion, Alain Gibelin et Alexandre Benalla ont échangé sur les équipements qui seraient fournis à Alexandre Benalla pour qu’il puisse participer à ladite manifestation et c’est tout ce dont je me souviens”, a-t-il ajouté. “A aucun moment ils n’ont parlé d’armes, ils ont parlé d’équipements”, a-t-il ajouté plus tard.